Monsieur Marcel

[nvasseur]

Salut Marcel, et chapeau bas...

J'ai longtemps hésité à poster ici car je ne savais comment éviter le style éloge funèbre ? J'essaye, je me lance :


Merci Marcel pour tout ce que tu as fait pour moi.

Merci de tes compliments à chaque bon résultat que j'ai eu. A une course d'équipe du CVP en 1972 (ça ne nous rajeunit pas), Christian Hauvette n'avait pas d'équipier. Je cherchais un embarquement, j'étais gros comme une crevette rose. Christian t'avais demandé "il est bon au moins ?" (sous entendu, à défaut d'avoir le trapèze efficace) et tu avais répondu "tout bon". On avait gagné toutes les manches et j'ai encore au fond d'un tiroir la médaille gravée à mon nom du championnat de ligue couru la semaine suivante. J'avais pas 17 ans et ça a été le début de quelques années de gagne avec Christian. Peut être grâce à ton simple "tout bon".

Merci à toi et Huguette de m'avoir trimbalé sur la banquette arrière de tes vielles Peugeot, entre trois spis, deux brassières et une caisse à outil (et peut être une combi mouillée) quand j'étais gamin et que je n'avais pas un rond pour me déplacer.

Merci de m'avoir prêté ton câble de trapèze plus souvent qu'à mon tour, j'espère te l'avoir rendu en bon état pour tous les autres à qui tu l'as si souvent prêté.

Merci de tous tes conseils, techniques et humains. En particulier pour celui-ci que j'ai toujours gardé en tête : "un voile qui va vite, c'est une voile qui est belle". Ça c'est du Marcel, du vrai, Bertrand Chérêt n'aurait pas dit mieux.

Merci de m'avoir demandé des conseils quand j'allais plus vite que toi. Si si, je vous promets que c'est arrivé avec mon Parker bleu layette (7321 de mémoire) !!! Je peux te le dire maintenant, c'est de la faute de Patrick Solatge qui m'avais fait un jeu de voiles qui marchait tout seul et qui en a écoeuré plus d'un.

Merci pour tout ce que j'ai oublié mais que je sais que tu as fait.

Merci d'être toujours aussi grand.

Merci surtout d'avoir été pour moi un véritable père spirituel et de l'être resté.

Chapeau bas, Monsieur Marcel.


Voilà, je vous avais tous prévenu, je ne suis pas sur d'avoir évité l'écueil, ça fait sans doute un peu éloge funèbre.

Et pourtant, y'a pas plus vivant que notre Marcel.

Alors Marcel, permet-moi à mon tour un conseil : Continue, t'es sur la bonne voie.

PS : Pour ne pas être injuste, je dois compléter la liste des récipiendaires (accrochez-vous, on est aux oscars) : Merci à Bernard Mageux qui m'a fait faire mes premiers bords en cinquo à Carnac en 1971 et à son copain Drystan Loth qui m'a prêté son rondar tout neuf la même année. Ce sont eux qui mon fait renter au CVP. Sans eux, je n'aurais pas connu Marcel.

Merci ensuite en vrac à tous ceux que j'ai rencontré depuis cette époque, en particulier et dans le désordre : les frères Parker, Bertrand Chérêt, Eric Duchemin, Bertrand Binon, Jean Peytel et Jacques Lebrun, les frères Léger, Alain Doloy, Gilbert Vinches et plus récemment Michel Boiry. Pardon pour ceux que j'ai oublié.

[nvasseur]

Mince, j'ai sans doute oublié le plus important :

Merci à Christian Hauvette qui fut mon premier "affréteur". Avec lui, on s'est payé de sacrés bons bords. Quelques souvenirs en vrac : Bien sur la course d'équipe du CVP, première régate courue ensemble. Le Bol d'Argent de l'YCIF gagné trois fois de suite et qui a permis à Christian d'emmener chez lui un bon poids d'argent massif. Une manche de folie à la Rochelle : force 2, 125 bateaux, départ 10 mètres devant tout le monde au milieu de la ligne, grosse avance à la première bouée, à l'arrivée, Serge Guillaume n'avait pas encore viré la bouée sous le vent, le troisième n'avait pas encore empanné (il faut dire que par petit temps, c'était pas facile de nous suivre. On faisait à peine 110 Kg tout mouillés. A cette manche, l'équipier de Serge pestait contre nous : j'étais au trapèze bien allongé alors que lui était a passé la régate recroquevillé sur son puit de dérive, sortant à peine une oreille au vent dans les risées…Il faut dire que ces deux là avaient plutôt un gabarit de brise). Dans le même genre, à la sélection au championnat d'Europe de 73 à Carnac, courue sur le magnifique Lac de Monteynard, toutes les manches gagnées dont une après avoir cassé une boite à palan d'un hauban, on n'a jamais été rattrapé. Pour finir, alors qu'il abandonnait le cinquo, il m'a quasiment donné son dernier bateau, un Fountaine Pajot coque rouge et caissons bleu clair. Si c'est pas grand, ça ?? C'est donc grâce à Christian que je suis devenu barreur. Christian est actuellement président de la classe des 5.5 JI.

Et parmi les autres oubliés : Bernaur Paternault qui m'a initié au délices de la DS qui vous donne le mal de mer avant de l'avoir atteinte...