Savoir naviguer sans safran est indispensable....

[Hold Fast]

Ces derniers temps, en raison de difficultés familiales, je n'ai plus beaucoup navigué.
Ma dernière navigation datait d'octobre 2014.
Bien décidé à reprendre quand même le 505, j'avais planifié une sortie jeudi dernier avec Philippe.
A l'heure dite, nous nous retrouvons au club où souffle un bon vent de sud-est (15 à 20 nœuds) pas vraiment annoncé.
Prudents après avoir si peu navigué ensemble, nous réglons le bateau pour force 5, dérive en position moyenne.
Nous voici donc sur l'eau où nous prenons beaucoup de plaisir.
Toujours prudents, nous enchainons quelques manœuvres sans brusquer, y compris un empannage.
Sous spi, nous nous régalons de déboulés impressionnants sur la grande houle ponctuée de beaux moutons.
Bref, une bonne heure et demie de régal !
Alors que le vent baissait un peu et que nous étions sous spi soudain un double bang traverse le bateau.
Je rentre du trapèze juste à temps pour éviter que le bateau ne chavire alors qu'il empanne brusquement.
Une fois remis de nos émotions, nous constatons que :
- la dérive est libre dans son puits
- le safran est détaché... et impossible à remettre
Nous venons heurter un OFNI à bonne vitesse.
Le tour du bateau identifie les dégâts:
- la dérive est cassée au niveau de son axe. L'axe lui-même de la dérive est tordu.
- les ferrures Sea-sure 8mm du safran et sur le tableau sont cassées, les aiguillots tordus. Mais le tableau a résisté
Qu'était-ce ? Impossible de le savoir. Nous sommes au milieu de la baie de Beaulieu, on a n'a rien vu avant, ni pendant ni après le choc.
Nous en sommes réduits à des supputations : une bille de bois semi-immergée ? un cétacé ? Tout ça ne semble pas assez dur pour provoquer de tels dégats.
Plus original : un kiosque de sous-marin ? Certes les chinois et les russes font en ce moment des manœuvres en Méditerranée, mais nous n’avons pas vu de périscope...LOL
Un poisson-lune particulièrement costaud ?
On ne saura jamais.

Et maintenant ?
Eh bien, il faut rentrer au port.
Philippe s'est toujours régalé de naviguer sans safran. J'ai donc toute confiance qu'il nous ramène le 8834 sans problème.
S'il est assez facile de naviguer sans safran au près, c'est un peu plus délicat au portant.
Je me concentre donc à bloquer la dérive dans une position intermédiaire. Philippe prend les 2 écoutes de foc et GV.
On tire quelques bords en essayant les empannages. Pas convaincant. C'est quand même beaucoup plus facile de virer ...
La côte approche avec ses rochers avides de carbone...
Sans trop de difficulté, nous rentrons au club où sur la cale Yves nous attend et nous demande comment ça se fait que nous rentrons sans spi et si lentement.
Bien que suivis depuis la terrasse du club, personne n'a imaginé que nous étions en difficulté. L'entrainement de Philippe à la navigation sans safran nous a permis de nous sortir de ce mauvais pas.
Pour le fun, il m’arrive aussi de temps à autre de m'amuser à naviguer sans safran. Maitriser cet art est TRES UTILE comme on vient de le voir.

Lors de l'inspection détaillée, on ne voit aucune marque significative sur les bords d'attaque de la dérive et du safran. Pourtant le choc a été très violent. Aucune marque significative non plus sur la coque.