Messagepar jb dupont » 13 mai 2020 21:00
Ayant passé un peu de temps à la maison ces derniers temps (vous devinez pourquoi...), j'en ai profité pour regarder à nouveau les videos de Mike HOLT, j'ai pris des notes que voici. Elle complète le résumé à chaud que j'avais fait à la demande de Christian Silvestre. Le premier post a été très lu - j'imagine que c'est dû à l'intérêt que suscite un tel sujet passionnant car il présente un point de vue novateur sur les réglages.
notamment les mesures (1ère video) :
- Drisse GV à 6,86 metres du pont - mesure prise avec juste la tension des haubans reprises (reprise du mou) et la cale libre de bouger.
- Quête à 7,84 mètres mesurés à l'extérieur du tableau arrière (25"9)
- mât placés à 3,07 metre du tableau arrière (centre de l'aiguillot du safran) (10"1) - il précise que tous ces essais en modifiant l'emplacement du pied de mât de quelques centimètres ne changent rien - en revanche il a choisi la position la plus en arrière qui permet de prendre suffisamment de quête dans la brise sans que l'arrière de l'étambrai ne gêne le mât.
Pour la cale il marque chaque position en cale libre de mouvement - puis il la règle sur l'eau de façon que le cintre du mât soit constant à 5 cms (2") - à l'exception du petit temps où il prend la cale tout en haut.
Selon lui, la cale ne modifie pas la quantité de cintre du mât, mais elle modifie la position du cintre le long du mât de la façon suivante - si la cale est en haut, le cintre est en bas, si la cale est en bas, le cintre du mât est en haut. Il imagine que la cale agit sur la voile comme une bulle que l'on fait monter ou descendre selon le réglage de la cale - bulle en haut - cale en haut, bulle en bas, cale en bas.
Son bateau étant calibré, l'équipage ne s'interroge sur les réglages que quand ils jugent qu'ils ne vont pas vite ou si le comportement du bateau est différent d'un bord sur l'autre - et là il modifie en conséquence la cale (si tout le reste est correctement positionné).
Réglage de la dérive (2ième video) :
Mike indique qu'il ne règle qu'assez peu la dérive en amplitude - juste pour équilibrer la quête prise. Notamment il fait remarquer que les dérives longues (high aspect ratio) fonctionnent très mal si on les met sur l'avant comme on faisait avec les dérives autrefois - car alors elle développe des turbulences (drag) importantes. Il ne positionne sa dérive en avant qu'exceptionnellement au départ par petit temps et si les circonstances rendent cela nécessaire. Sinon sa dérive est droite (à angle droit du bateau) dans le petit temps - puis légèrement incliné sur l'arrière selon la quête prise.
Le petit temps et la transition (3ième video) :
Mike règle son bateau avec peu de tension de hauban (loos) et cintre le mât avec cale en haut. Il juge que le bateau est trop pointu à barrer si l'étai est tendu dans ces conditions. L'étai étant mou, le cap n'est pas trop bon - il tend les haubans pour tendre l'étai quand l'équipier est assis sur le caisson au vent, pas avant.
La position de la latte du bas de la voile est selon lui capitale. Elle doit être au centre - et il amène la bome au vent pour obtenir celà.
Pour limiter les effets des coups de barre indésirables, il pose le stick sur le plat bord. Cela réduit les coups de frein.
La clé est de faire avancer le bateau coute que coute.
Pour la transition - assis sur le caisson, petit trapèze, Mike a une technique de travail au hale-bas. Quand l'équipier est assis il accèlére voile ouverte - dès que le bateau a accéléré il prend un peu de hale-bas pour faire monter l'équipier en petit trapèze. Il relache le hale-bas si l'équipier revient sur le caisson - en même temps quand léquipier est au trapèze il borde moins au centre.
Pour faciliter cela le barreur règle le foc pour le faire respirer sans arrêt. On gonfle le foc et dès que le bateau avance on le borde un peu - s'il ralentit on le rouvre, etc... et cela tant que l'équipier n'est pas assis sur le caisson au vent.
Le très gros temps (4ième video) :
Quand on a tout réglé pour le gros temps (dérive relevée, quête la plus en arrière possible, cale à fond, cunningham à fond, hale-bas à fond, foc écarté, les chutes vrillées), que fait Mike ?
Il relâche du hale-bas. Surtout pas relâcher la cale, indique-t-il, car cela va redresser le haut du mât et entraîner beaucoup de turbulence et ce ne sera pas rapide.
Et il relache un peu de bordure de GV.
Voici la façon dont il barre. Quand il voit la risée arriver, il choque la GV pour faire en sorte que le bateau soit plat voire contre-gîte. Quand la risée est sur le bateau, il choque encore un peu d'écoute de GV et il accèlere en lofant un peu (le vent adonne alors), puis il borde sa voile et abat un peu pour garder la vitesse et la gite, jusqu'à la prochaine risée. Cette façon de barrer est super rapide, d'autant plus si l'équipier tend les bras avant et pendant la risée.
Son hale-bas, son écoute de foc et son écoute de GV sont calibrés avec des marques bien visibles.
Les barres de flèches (5ième video) :
Cette partie aborde le réglage des barres de flèches. Mike indique qu'aux US il navigue avec un mât M2 et des voiles Glaser et qu'en Europe avec un mât Selden Alto et des voiles Pinnell - le règlage est le même et notamment pour les barres de flèche il a 155 mm de déflexion et une longeur de 410 mm pour ses barres de fleches. Or au cours d'un pre-mondial en europe par petit temps il allait super vite - puis la dernière manche le vent est monté et il s'est rendu compte que le bateau n'avançait pas. Ian Pinnell lui a conseillé de réduire d'un cran (5 mm) la longueur des barres de fleche pour aborder le mondial qui allait se dérouler dans la brise. Mike a réduit la longueur sans trop y croire et s'est aperçu que le bateau était une bombe dans la brise. Depuis il a un réglage de petit temps à 410 mm et un réglage de brise à 405 mm.
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