Messagepar giboulée » 23 mars 2009 22:19
Salut à tous,
Après avoir longuement discuté avec mon chef d'atelier sur les problèmes de dérives des 5o5, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer : il n'y a pas de solution miracle.
Le deux solutions sont possibles et chacune présente des faiblesses.
Au niveau des matériaux nous avons la dérive en contreplaqué (25mm) qui, d'après les expériences malheureuses de certains régatiers, pourrait casser en course, puis la dérive en lattes collées dans le sens de la longueur.
Au niveau des résistance aux chocs latéraux (rochers), je me suis livré a un petit test : sur une dégauchisseuse de l'atelier, j'ai passé un morceau de bois debout ( sens des fibres verticale par rapport au support) puis un morceau de contreplaqué. Le résultat : les deux pièces éclatent à l'arrière mais l'éclat du morceau de bois est plus gros que celui de contreplaqué. Je pense qu'il en sera de même si les deux dérives rencontraient un rochers. Vous conviendrez cependant que la solution idéale serait d'éviter les rochers...
Au niveau des colles, nous avons d'un coté l'époxy et la résorcine qui sont des colles cassantes dans le temps et puis la Polyuréthanne (PU) qui a tendance à s'arracher dans le temps. Nous voila bien avancé.
Sur le mode d'emploi de la PU, on voit souvent "construction navale". Dans l'atelier ou je travaille, on ne l'utilise que pour l'intérieur des bateaux en bois, ni sur l'extérieur, ni pour aller sous l'eau. Et, simple constatation sur des bateaux, la durée de vie de la PU est inférieure à celle de l'époxy ( je ne saurai la recommander pour une pièce aussi sollicitée qu'une dérive ).
Pour les dérives en lamellé collé, ceux qui veulent se lancer dans l'aventure, ne devront rien laisser au hasard, pour avoir une qualité équivalente a celle des constructeurs. Déjà bien choisir la colle.
Ensuite, bien se renseigner sur les essences de bois et les répartir de manière judicieuse sur la dérive (bord d'attaque). Les bois les pires étant les essences tendres et fissiles (pas fossile mais fissiles = qui a tendance a se fendre) comme le red cedar. Pour info,ce bois est utilisé en construction navale mais en strip planking, donc prendre les précautions nécessaires au niveau de revêtement. il existent des sites internet ou on peut comparer la densité, les caractères du bois.
Au niveau du collage, la lamellé collé demande beaucoup de colle et il faut être généreux au collage: la colle doit déborder entre chaque latte. Si une latte lâche par insuffisance de colle...
Prévoir quelques mm en plus de l'épaisseur requise, pour corriger les creux et les bosses sur la dérive. Prévoir un moyen pour plaquer tous les tasseaux au même niveau au serrage.
Au niveau du budget, il faut savoir que la résorcine est moins chère que l'époxy alors qu'elles possèdent les mêmes caractèristiques.
Voilà, je crois que j'ai dit l'essentiel. Mais je n'ai pas parlé des bonnes vieilles dérives en tole. Qui a déjà essayé sur son cinquo ?
Thierry
Giboulée cherche toujours son N° de série ...
Actuellement en restauration.