Histoire du « Cinquo »

Naissance d’une légende

C’est en 1954 qu’est né le 505. John Westell en est le créateur. John avait créé un dériveur à deux équipiers révolutionnaire, le Coronet, plus grand de près d’un mètre que l’actuel Cinquo ; c’est à la demande de l’association des Canetons, qui était à la recherche d’un plan performant, qu’il a modifié le Coronet pour qu’il soit compatible avec les restrictions de la série des Canetons. Le Cinquo était né et une légende avec …

Le Cinquo : un cocktail d’innovations

La coque planante dont le design aura influencé presque toutes les séries qui ont été dessinées depuis, le trapèze qui remplaçait la planche de rappel, les déflecteurs de la coque, le spinnaker qui fait sa première apparition sur un dériveur, les caissons conçus pour servir de réserve de flottabilité et les volets autovideurs permettant de vider le bateau en quelques secondes après avoir redressé le bateau. Son design n’a pas évolué hormis l’adjonction de l’avaleur de spi en avant de l’étai. Le Cinquo est un dériveur très rapide, il plane très facilement même au près serré, seul un Flying Dutchman très bien mené peut rivaliser avec le Cinquo parmi les dériveurs monocoques dans une régate de plusieurs jours avec des conditions changeantes … Le bateau est très toilé puisqu’il porte un peu plus de 16 mètres carrés de voile au près et presque 45 dans les bords de largue. Le 505 reste toutefois un bateau marin, très maniable, il est sûr et se redresse très facilement.

Un bateau fantastique

Il est très sensible aux réglages des voiles, du mât et de la dérive et il requiert de son nouvel équipage un apprentissage méticuleux où le hasard n’a que peu de place. Il est passionnant à découvrir et plus encore lorsqu’on le maîtrise parfaitement. Le Cinquo procure des sensations fantastiques et très fortes en particulier durant les bords de largue où la coque déjauge aux deux tiers et la vitesse dépasse les 20 nœuds. Le Cinquo est beau ! le design de sa coque est très fin, les entrées d’eau magnifiques, sa surface mouillée est très faible, les lignes d’eau très fines à l’avant s’évasent vers l’arrière où elles sont plates, ce qui permet au bateau de planer si facilement. Ses déflecteurs lui permettent de ne jamais enfourner comme le font si facilement d’autres engins rapides. Le pont du bateau est bombé et brillant, le cockpit est en revanche fonctionnel et les caissons constituent d’excellentes réserves de flottabilité.

Voir un Cinquo planer sous spi est un spectacle magnifique dont on ne se lasse pas surtout quand la coque s’est cabrée aux deux tiers… Les premiers bateaux ont été construits en bois moulé et vernis. Ils sont superbes et sont aussi beaux et précieux que de magnifiques instruments de musique ! Les coques d’aujourd’hui ont gagnés en rigidité et sont construites en sandwich polyester, ép  oxy ou matériaux composites. La jauge impose un poids minimum de 127,4 kg sans les voiles.

La série s’est beaucoup développée dans le monde puisqu’aujourd’hui la classe est présente dans 18 pays : en Europe, aux Etats Unis, au Canada, en Asie, en Australie, Nouvelle Zélande et en Afrique australe. Il y a de nombreux constructeurs actifs dans le monde, principalement en Australie, aux Etats Unis et en Europe.

Il existe plus de 9 000 bateaux immatriculés dans le monde et la série s’accroît d’environ 50 unités par an. La série a couronné de très nombreux champions tels Paul Elvström, les frères Pajot et des marins célèbres y ont goûté tels Paul Cayard, Dennis Conner, Peter Blake. Les Français ont souvent brillé dans cette série où Marcel Buffet, Nicolas Loday et les frères Pajot ont décroché tour à tour le trophée suprême de champion du monde de la série.

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